La crise que nous traversons est inédite. Pour cette raison, mais aussi car nous vous devons la transparence, nous avons interrogé les gérants de vos contrats pour avoir leurs avis d’expert; Nous avons interrogé Aviva Investor France (AIF) et BNP Paribas A.M. sur la situation économique actuelle. Voici leurs réponses sans langue de bois.
Les bureaux de l’épargne : En quoi la COVID 19 a-t-elle modifié votre vision de l’économie ?
AIF : « Cette crise est une crise inédite, sans précédent. A la différence de 2008, la réaction des banques centrales a été immédiate, massive et a été accompagnée par des politiques fiscales généreuses.
Cette crise a encore renforcé le pouvoir des banques centrales dans la gestion des affaires.
D’autre part, certains secteurs économiques sont profondément impactés par les changements sociétaux induits par la crise : la technologie, qui permet de développer le télétravail et accompagne la digitalisation de l’économie, devient un secteur capital de nos économies. Le tourisme, pour sa part, va devoir repenser son modèle économique au regard de la profondeur de la crise.
Outre ces changements, le plan de relance européen de 750 milliards d’euros (financé par de la dette commune) constitue une réelle avancée qui pourrait faire progresser la construction européenne. Avec ce plan, l’Union européenne fait un grand pas en avant et témoigne de sa solidarité envers les pays les plus affectés. Reste à espérer que d’autres suivront … En conclusion, deux éléments majeurs font évoluer notre perception de l’économie : le rôle prépondérant des banques centrales et le plan de relance européen. »
Les bureaux de l’épargne : Cette crise économique est-elle la plus grave des temps modernes ?
BNP : « Pour le moment, elle est surtout atypique car il s’agit d’une crise d’offre et de demande provoquée par un élément totalement exogène à la sphère économique et financière à savoir la pandémie (plutôt que le confinement). L’OCDE a parlé de plus forte récession hors période de guerre et la baisse attendue de près de 5 % en 2020 (dernière prévision du FMI) avec, de surcroît, un recul de l’activité dans les zones émergentes (-3 %), est effectivement inédite.
Comme l’OCDE, le FMI a souligné en juin le degré d’incertitude plus élevé que d’habitude pour les projections. De plus les marchés financiers semblent décorrélés de l’évolution des perspectives économiques. Le PIB de 2021 devrait donc se retrouver quelque 6½ points de pourcentage au-dessous du niveau envisagé par les projections établies en janvier 2020, avant la pandémie de Covid-19.
Nous ne saurons que dans quelques trimestres (au mieux) si cette récession est vraiment comparable à la crise de 1929. L’élément-clé va être le comportement des agents économiques (ménages et entreprises) face au nouvel environnement, notamment les perspectives en matière d’emploi. »
Les bureaux de l’épargne : Quelle analyse faites-vous de la situation actuelle ?
BNP : « Notre scénario central prévoit une reprise graduelle et chaotique au second semestre. Cette « reprise en U », après la violente récession au 1er semestre, suppose d’apprendre à « vivre avec le virus », notamment en testant massivement les populations. Face à la reprise de l’épidémie, des mesures de reconfinement partiel ont été prises ou sont envisagées mais les autorités feront tout pour éviter un reconfinement généralisé. L’hypothèse d’une reprise de l’activité après l’effondrement de la croissance du PIB au 2e trimestre est assez consensuelle. Les évolutions des marchés financiers montrent que l’hypothèse d’une récession durable n’est pas retenue. Dans les prochaines semaines, les investisseurs vont devoir se forger une opinion sur plusieurs facteurs dont l’évolution a été, jusqu’à présent, relativement linéaire, à la baisse comme à la hausse. Il était en effet facile d’anticiper une violente baisse de l’activité suivie d’un rebond après la levée des mesures de confinement. Il va être plus délicat de tracer des perspectives pour la suite alors que les effets majeurs de rattrapage de la consommation ont déjà été vus et que de nombreuses questions se posent.
Par ailleurs, l’environnement politique et géopolitique apparaît peu lisible à quelques mois des élections américaines. A court terme, la confiance fera la différence. Les investisseurs continuent à s’intéresser aux avancées de la recherche de traitements ou de vaccins. Les difficultés inhérentes à ce type de recherche, dont les résultats sont délicats à interpréter, pourraient entraîner des variations plus erratiques des actions. Compte tenu de notre scénario de moyen terme, une correction devrait être considérée comme une opportunité d’achat. »
Les bureaux de l’épargne : « Voyez-vous quelques signes positifs concernant le marché et les fonds ? »
BNP : « Les aspects macro comme microéconomiques, même s’ils sont exceptionnels du fait du caractère inédit de cette crise, paraissent donc favorables à moyen terme mais l’épidémie de Covid-19 n’est, malheureusement, pas encore jugulée.
Même si la réaction des pouvoirs publics et surtout celle des banques centrales a été atypique dès le début, les mesures budgétaires et monétaires misent en place ont été des facteurs favorables pour l’activité économique ainsi que pour les marchés financiers. Les pouvoirs publics restent déterminés à soutenir leurs économies. Ces actions devraient assurer des taux bas pour longtemps et des taux réels négatifs, a priori favorables pour les actions. D’autre part, si les résultats des entreprises au titre du deuxième trimestre sont, comme c’était prévisible, dégradés, plusieurs éléments permettent de conserver une dose d’optimisme. Aux Etats-Unis, les bénéfices et les chiffres d’affaires ont dépassé les attentes et les perspectives dressées par les dirigeants et par les analyses sont encourageantes. En particulier, les révisions haussières des perspectives bénéficiaires sont de nature à soutenir les actions.
Concernant les perspectives des supports Afer Actions PME et Afer Actions Entreprises que nous gérons dans le cadre du contrat d’assurance vie multisupport Afer, nous continuons à suivre notre philosophie et processus d’investissement. Nous avons et continuerons de diminuer notre exposition sur les sociétés dont le bilan s’est dégradé, tout en renforçant nos positions sur celles qui ont montré une bonne capacité à absorber ce choc, voir en ont dégagé une source de croissance.
Dans ce contexte économique, le secteur des petites et moyennes capitalisations est également la cible de nombreuses opérations de fusions-acquisitions : les entreprises de grandes tailles se tournent vers de nouvelles sources de croissance et de revenus, ce qui sera favorable aux positions détenues en portefeuille. »
Article rédigé en septembre 2020